Quelque 20.000 panneaux de nos villes étaient couverts d’affiches de la marque de sous-vêtements féminins de la marque Sloggi (Triumph International). Ces affiches montraient des jeunes femmes dénudées, de dos, pourvues d’un seul string, posant notamment de manière très suggestive en train d’enlacer une barre ou face à un homme muni de gants de boxe. La connotation sexuelle était évidente…
La campagne publicitaire, menée dans toute l’Europe et conçue en France par l’agence Publicis visait les « jeunes consommatrices de 15 à 20 ans », explique Antoine Dumais, directeur général de la filiale française de Triumph, la firme avait pris soin de les placer aux abords des établissements scolaires…
Le résultat fut garanti. Les « cibles » se seraient « précipitées dans nos points de vente » pour acquérir les strings, affirme Antoine Dumais. Et Triumph International dit avoir triplé en un an ses ventes.
Mais face à cette campagne de pub, les réactions n’ont pas manqué. Plusieurs hommes et femmes politiques se sont ainsi indignés de cette campagne « portant atteinte à l’intimité des femmes et à la protection de l’enfance ». Selon l’Association de lutte contre la publicité sexiste , « la nudité féminine n’a rien à faire dans la rue » et de telles images « ont pour seul effet de complexer les Françaises, dont la moitié s’habillent en taille 44 et plus . »
Selon une enquête IFOP-« Men’s health », 59 % des femmes sondées se sont dites indifférentes, contre 26 % se déclarant choquées. 48 % des sondés masculins ont été indifférents, 14 % choqués.
La firme Triumph International a elle-même reçu des courriers de consommateurs décontenancés.
Depuis cette « affaire sloggi », les milieux de la pub savent qu’ils risquent un contrôle beaucoup plus serré.
Face à ce problème déontologique , la réponse des pouvoirs publics est l’autodiscipline des professionnels de la pub et l’exercice par ses derniers de leurs propres responsabilités.