L’information fournie ici vise à répondre à certaines des questions les plus courantes que l’on pose au sujet du VIH et du SIDA. Elle ne remplace pas la nécessité de consulter un prestataire de soins si vous êtes infecté par le VIH, si vous avez le SIDA, ou si vous pensez que vous avez été exposé ou que vous risquez d’être exposé à l’infection à VIH.
Qu’est-ce que l’infection à VIH ?
Le VIH est le virus de l’immunodéficience humaine, l’organisme qui cause le SIDA. Le VIH se trouve dans les liquides organiques (surtout le sang, le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel) des personnes infectées. Il se peut qu’une personne soit infectée par le VIH et qu’elle ne le sache pas. On pense actuellement que la plupart des personnes infectées par le VIH auront le SIDA. Toutefois, ces personnes peuvent être infectées pendant plusieurs années (souvent plus de 10 ans) avant de commencer à souffrir du SIDA.
Qu’est-ce que le SIDA ?
Le SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise) est une affection causée par le VIH. Il survient lorsque le système immunitaire d’une personne est affaibli par l’infection à VIH, ce qui limite l’aptitude naturelle de l’organisme à lutter contre d’autres infections et maladies. D’après le centre épidémiologique et de prévention des Etats-Unis (Centers for Disease Control and Prevention), une personne est atteinte du SIDA si :
elle a une infection à VIH confirmée en laboratoire ;
la numération de CD4 (un certain type de cellule qui lutte contre l’infection) a été inférieure à 200 ;
elle a eu une ou plusieurs des affections reliées au SIDA (et dont certaines sont citées ci-dessous) :
candidose (infection mycosique de l’œsophage et des voies respiratoires)
cancer invasif du col de l’utérus
cryptosporidiose d’une durée de plus d’un mois (diarrhée causée par un parasite)
cytomégalovirus (CMV ; virus qui attaque plusieurs systèmes d’organes)
infection par le virus de l’herpès simplex (HSV) ; ulcères chroniques
sarcome de kaposi (type de cancer qui atteint généralement la peau)
lymphome (type de cancer qui attaque généralement les ganglions ou la rate)
souches du Mycobactérium avium (infection bactérienne causant la fièvre, une perte de poids et la maladie gastro-intestinale)
pneumonie à Pneumocystis carinii (PPC ; infection des poumons)
pneumonie bactérienne récurrente
infection cérébrale due au toxoplasme (maladie causée par un parasite)
tuberculose (maladie infectieuse qui attaque souvent les poumons)
syndrome de dépérissement (perte de poids considérable, diarrhée et fièvre)
Vivre avec le SIDA c’est tout comme vivre avec n’importe quelle autre maladie chronique. Parfois, la personne atteinte souffre d’infections et se sent malade. Certaines autres fois, elle se sent bien et peut participer à des activités normales.
Comment contracte-t-on l’infection à VIH ?
L’infection à VIH se propage à travers le sang et les liquides organiques (principalement le sperme, les sécrétions vaginales et le lait maternel) des personnes infectées. Elle se transmet par :
le contact sexuel (essentiellement les rapports sexuels vaginaux ou anaux sans préservatif). La transmission par les relations sexuelles buccogénitales est possible, mais le risque est beaucoup moins élevé ;
le sang et d’autres liquides organiques, à travers :
le partage d’aiguilles, de drogues par intraveineuse et d’attirail pour l’injection des stupéfiants ;
la transfusion de sang ou de produits sanguins infectés et/ou la transplantation d’un organe infecté ;
l’emploi d’instruments de perçage de la peau contaminés (aiguilles, seringues, lames de rasoir, aiguilles à tatouage ou instruments de circoncision) ;
les blessures dues à des aiguilles ou d’autres objets tranchants contaminés ;
l’éclaboussure sur les muqueuses (les yeux par exemple) de sang ou de liquides organiques infectés ;
les modes périnatals (infection passée de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement).
Il se peut que des personnes ne présentent pas de symptômes et qu’elles ne sachent pas qu’elles sont infectées par le VIH. Toutefois, elles peuvent toujours transmettre le virus à d’autres gens. On ne peut pas savoir si quelqu’un est infecté tout simplement en le regardant. Néanmoins, une personne ne peut pas contracter le VIH par les voies suivantes :
le contact social de tous les jours
l’usage commun de vêtements
le toucher
l’usage commun de nourriture, de plats ou d’ustensiles de table
le fait d’embrasser une personne ou de la serrer dans ses bras
le fait de serrer la main à quelqu’un
les sièges des toilettes
les piqûres d’insecte
les larmes
la salive
la sueur
le fait de vivre ou de travailler avec une personne infectée par le VIH
Quels sont les facteurs de risque de l’infection à VIH ?
Certains comportements exposent les personnes à l’infection à VIH. Les gens ne courent pas un risque d’infection tout simplement à cause de leur nature. Les principaux facteurs de risque de l’infection à VIH comprennent :
le fait d’avoir des rapports sexuels sans préservatif ;
le fait d’avoir des rapports sexuels avec plus d’un partenaires, avec un partenaire qui a ou a eu plusieurs partenaires, ou avec un partenaire qui consomme ou a consommé des drogues administrées par voie intraveineuse ;
le fait de partager des aiguilles, des drogues par intraveineuse et l’attirail pour l’injection des stupéfiants ;
le fait d’être transfusé ou traité avec du sang ou des produits sanguins ;
le fait de se faire tatouer ou percer ;
le fait d’avoir un emploi (un agent de santé par exemple) qui expose au sang ou à d’autres liquides organiques.
Le fait d’avoir une MST augmente aussi le risque de transmettre ou de contracter le VIH.
Comment peut-on se protéger contre l’infection à VIH ?
Vous pouvez diminuer votre risque d’infection par le VIH en évitant les comportements à haut risque. L’abstinence est le seul moyen sûr de ne pas contracter le VIH par les rapports sexuels. Si vous avez une liaison monogamique de longue durée avec une personne non infectée, votre risque d’infection par la VIH à travers les rapports sexuels sera faible. La meilleure façon de prévenir l’infection à VIH est de s’abstenir de pratiques sexuelles dangereuses et de consommation des drogues.
Pour réduire vos risques :
Employez des préservatifs en latex ou en polyuréthanne pendant les rapports sexuels.
Limitez le nombre de vos partenaires sexuels.
Evitez de partager des aiguilles, des drogues par intraveineuse et l’attirail pour l’injection des stupéfiants.
Evitez d’avoir des rapports sexuels avec des partenaires qui ont des comportements dangereux.
Evitez d’utiliser des instruments de perçage de la peau qui n’ont pas été désinfectés.
Les travailleurs de la santé doivent pratiquer les précautions standard à tous moments.
Rappel : On ne peut pas savoir si une personne est infectée par le VIH tout simplement en la regardant.
Quels sont certains des symptômes de l’infection à VIH et du
SIDA ?
Il est possible que les personnes infectées par le VIH ne présentent pas de symptômes. Il peut s’écouler 10 ans ou plus entre l’infection à VIH et le diagnostic du SIDA. Actuellement, avec les progrès du traitement, ce retard pourra même être prolongé. Une fois que les symptômes apparaissent, ils incluent :
une perte de poids inexpliquée qui dure au moins un mois ;
la diarrhée pendant plusieurs semaines ;
un enduit blanchâtre sur la langue ;
des ganglions hypertrophiés ou douloureux au cou, à l’aisselle et/ou dans d’autres parties du corps ;
une toux qui persiste pendant plus d’un mois ;
une fièvre persistante et/ou des sueurs nocturnes ;
des mycoses vaginales persistantes.
Ces symptômes pouvant être dus à d’autres maladies, il faut faire un examen pour confirmer la présence du VIH.
L’infection à VIH peut-elle entraîner d’autres problèmes de
santé ?
Le VIH affaiblit le système immunitaire, prédisposant la personne infectée à de nombreuses infections contre lesquelles l’organisme est normalement capable de lutter. Ces infections sont souvent appelées infections opportunistes ou affections reliées au SIDA. Chez les personnes infectées par le VIH, plusieurs affections sont particulièrement graves, difficiles à soigner et récurrentes.
Quel est l’effet de l’infection à VIH sur la grossesse ?
Les bébés nés de mères infectées par le VIH peuvent contracter le virus pendant la grossesse, le travail, l’accouchement et l’allaitement. Aux Etats-Unis, environ 20 % d’enfants nés de mères non traitées contractent l’infection à VIH ; les pourcentages de transmission sont plus élevés dans certaines régions du monde.
Il existe actuellement des options de traitement (médicaments antiviraux contre le VIH) qui diminuent considérablement le taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant. Si vous êtes enceinte et que vous êtes infectée par le VIH, consultez votre prestataire de soins au sujet des options pour prévenir la transmission.
Etant donné que le VIH peut aussi être transmis par le lait maternel, il est déconseillé aux mères séropositives d’allaiter leurs nouveau-nés. Toutefois, dans les régions du monde où les infections infantiles sont courantes et parfois fatales, il faut mettre en balance le risque de transmission du VIH et les risques associés au fait de ne pas allaiter.
Comment diagnostique-t-on l’infection à VIH ?
Il existe des analyses de sang permettant de déterminer si une personne est infectée par le VIH. Le diagnostic de l’infection à VIH se fait sur un même échantillon de sang, d’abord en détectant les anticorps anti-VIH grâce à une technique appelée méthode ELISA, puis en confirmant à l’aide d’une technique nommée western Blot. Puisque ces analyses recherchent des anticorps plutôt que le virus même, il est possible qu’un test de dépistage du VIH soit négatif entre le moment où l’infection a lieu et celui où les niveaux d’anticorps sont suffisamment élevés pour être détectés, même si la personne est réellement infectée par le VIH. Cette période de latence sérologique varie d’une personne à l’autre. Par conséquent, les personnes qui pensent être infectées doivent attendre 2 à 6 mois après la dernière exposition possible à l’infection avant de subir un test de dépistage.
Certaines autres analyses de sang permettent de déceler la présence effective du virus ainsi que sa quantité dans le sang. Cependant, elles coûtent très cher et sont essentiellement utilisées pour les décisions relatives au traitement de personnes dont l’infection par le VIH est déjà connue.
Existe-t-il un remède pour l’infection à VIH ou le SIDA ?
Actuellement, il n’existe pas de remède pour l’infection à VIH ou le SIDA. Toutefois, avec l’association des nouveaux médicaments antiviraux (connus sous le nom de trithérapie) et des médicaments destinés à prévenir les infections opportunistes, beaucoup de personnes infectées par le VIH et le SIDA ont prolongé et amélioré leur qualité de vie et retardé la progression de l’infection à VIH vers le SIDA. Ces médicaments causent de nombreux effets indésirables pouvant nécessiter qu’une personne change de médicaments ou arrête le traitement. En outre, la trithérapie exige la prise d’une grande quantité de comprimés suivant un horaire compliqué. Ces médicaments coûtent aussi très cher et ne sont pas accessibles à beaucoup de personnes des pays industrialisés ainsi qu’à de nombreuses régions du monde où vivent la majorité des individus souffrant de l’infection à VIH et du SIDA.