Qu’est-ce que le VPH? VPH est l’abréviation du «virus du papillome humain», aussi connu sous le terme «papillomavirus». Dans la majorité des cas, le VPH est transmis par contact sexuel. On estime que c’est la principale infection transmise sexuellement (ITS) aux États-Unis.
Le VPH n’est pas relié au virus d’immunodéficience humaine (VIH).
Comment peut-on contracter le VPH? En clair, par contact sexuel. Il faut le contact direct de peau à peau avec le pénis, scrotum, vagin, vulve, anus, bouche ou une autre partie du corps d’une personne infectée. C’est le mode le plus commun de transmission du virus. Il est possible de transmettre le VPH en embrassant ou en touchant les parties génitales d’un partenaire avec la bouche. Le VPH n’est pas transmis par le sang.
Qui court le risque? Le VPH est une infection transmise sexuellement. Quiconque a été actif sur le plan sexuel, ou l’est en ce moment, peut fort bien y avoir été exposé.
Selon les études, les individus aux partenaires nombreux, ainsi que ceux ayant eu des rapports sexuels complets en bas âge, sont les plus vulnérables par rapport au VPH.
Quels sont les signes et les symptômes? Les verrues génitales sont un signe d’infection au VPH. Cependant, dans la plupart des cas, le VPH s’avère une infection «discrète». En d’autres termes, nombreux sont les individus infectés du VPH qui n’exhibent pas de signe évident d’infection.
Comment le VPH affecte-t-il les hommes et les femmes? Le VPH affecte la région anogénitale tant de l’homme que de la femme. Chez les femmes, ceci comprend la vulve, le col de l’utérus (le passage vers l’utérus) et l’anus. Chez l’homme, cette région inclut le pénis, le scrotum et l’anus. À cause de ces différences physiques dues au genre, le VPH affectera les hommes et les femmes de manière différente.
Chez les femmes, l’infection au VPH peut affecter les cellules du col de l’utérus de la manière suivante :
l’infection inactive ou latente, où les cellules affectées demeurent normales. Il n’y a pas de signe ou de symptôme d’infection de telle sorte que vous pouvez bien ne jamais savoir que vous êtes infectée. Votre corps combat le virus d’une manière que l’on ne comprend pas clairement.
l’infection active où les cellules cervicales infectées montrent des changements microscopiques. Ces changements anormaux peuvent être décelés à l’aide de frottis cervicaux soit un test (Pap) qui examine au moyen d’un frottis un échantillon des cellules du col de l’utérus.
Dépendant du type de VPH, l’infection peut évoluer vers l’un ou l’autre des deux extrêmes suivants :
Les cellules anormales «se dissipent spontanément», c’est-à-dire que l’infection devient inactive et ne pose plus de problèmes significatifs pour la santé. Une infection inactive peut devenir de nouveau active sans qu’on sache clairement pourquoi.
Les cellules cervicales anormales peuvent évoluer lentement vers le cancer du col de l’utérus. Selon les tests, plus de 90 % des femmes affligées du cancer du col de l’utérus ont aussi le VPH.
Tant pour l’homme que pour la femme, le VPH peut affecter la peau de la région génitale en y développant des verrues appelées condylomes. Ces verrues génitales ont l’air d’un petit choufleur, ou bien elles sont plates. Ce sont ces verrues génitales qui ont le moins de chances de conduire au cancer anogénital.
Chez la femme, la verrue génitale peut apparaître autour de l’anus, la vulve ou la cuisse. On la trouve le plus souvent chez l’homme sur le bout et le manche du pénis, sur le scrotum, ou dans la région de l’anus et de la cuisse. Il faudra des recherches additionnelles pour en savoir plus sur l’effet du VPH sur la population mâle.
La plupart des types de VPH sont bénins, c’est-à-dire qu’ils ne causent pas le cancer. On a identifié environ 13 types de VPH qui ont un lien avec différents types de cancers de l’anus, du pénis, de la vulve et du col de l’utérus. De nouvelles recherches révèlent que le VPH pourrait avoir un lien avec certaines formes de cancer du système respiratoire/de l’oesophage ou avec le mélanome.
Comme il y a peu de signes ou de symptômes, comment savoir si on a le VPH? Pour beaucoup de femmes, le premier signe d’une infection au VPH proviendra des résultats d’un frottis cervical. Des frottis cervicaux fréquents demeurent essentiels en vue d’assurer une bonne santé ainsi que la détection rapide de cellules anormales.
Les hommes n’étant pas soumis de façon habituelle aux tests du VPH, l’examen de la région génitale devient alors important dans le but de détecter des verrues génitales.
Qu’arrive-t-il en cas de frottis cervical au résultat anormal? Dans le cas où des cellules anormales sont révélées à l’aide du frottis cervical, votre médecin vous suivra de près et il pourrait demander une investigation plus poussée, par example un autre frottis.
Il pourrait aussi vous référer à un spécialiste appelé «colposcopiste» qui examinera les cellules du col de votre utérus à l’aide d’un microscope spécial. On pourrait prélever de petites biopsies dans le col afin d’évaluer le taux d’anormalité cellulaire. Des traitements supplémentaires comme la cryothérapie, l’électrochirurgie ou la chirurgie au laser pourraient s’avérer nécessaires pour éliminer les cellules anormales. Les soins vont dépendre de plusieurs facteurs dont le degré d’anormalité des cellules révélée par le frottis.
Ai-je besoin d’un frottis si je ne suis pas active sexuellement ou que j’ai une relation monogame? Les femmes qui ne sont pas en ce moment actives sexuellements ou ayant dépassé l’âge d’avoir des enfants pourraient penser que les frottis réguliers ne sont pas nécessaires. Ceci est faux. Des frottis réguliers doivent continuer parce que le VPH peut s’activer des années après l’acte qui a provoqué l’infection.
Les femmes ayant une relation monogame peuvent penser que le risque de contracter le VPH est bas. Comme le VPH peut demeurer inactif pendant des mois ou même des années pour ensuite s’activer soudainement sans qu’on sache pourquoi, vous courrez toujours le risque de changement cervical. Il faut continuer les frottis cervicaux pour détecter les changements cellulaires.
Comment les verrues génitales sont-elles traitées? Les verrues génitales visibles qui causent des symptômes dérangeants ou des préoccupations d’ordre cosmétique peuvent être traitées. Des produits pharmaceutiques peuvent être appliqués soit au cabinet de médecin, soit à la maison. Typiquement, l’éradication de ces verrues requiert plusieurs traitements. Dans les cas d’infection par un nombre élevé de verrues, d’autres méthodes de traitement comme la cryothérapie, l’électrochirurgie, la chirurgie au laser ou la chirurgie pourraient s’avérer nécessaires pour éliminer complètement l’infection au VPH. Enlever les verrues visibles n’élimine pas nécessairement le VPH. Les verrues peuvent réapparaître.
Comment pouvez-vous vous protéger contre le VPH? Si vous êtes actif sexuellement, le fait d’éviter le contact avec une personne infectée et de limiter le nombre de vos partenaires sexuels peut réduire les risques d’infection.
Le préservatif peut réduire les chances d’infection au VPH et devrait être utilisé pour prévenir la transmission d’autres ITS comme la chlamydiose génitale et la gonorrhée. Toutefois, dans certains cas (condom canadien), le condom ne peut fournir une protection absolue vu que le VPH se transmet par le contact de peau à peau et que le virus est tellement petit qu’il peut passer à travers le condom.
Le fait de connaître votre partenaire et de discuter ensemble de possibilités d’ITS est important.
Les femmes peuvent se protéger encore plus du VPH au moyen de la détection rapide à l’aide du frottis cervical. Des frottis cervicaux réguliers qui servent à identifier tout changement au niveau des cellules cervicales permet aux médecins de prendre les mesures nécessaires pour la protection de votre santé.
D’autres façons de réduire le risque d’infection au VPH incluent :
retarder les rapports sexuels jusqu’à ce que le col de l’utérus soit bien formé (18-19 ans), et
s’abstenir de fumer.
Enfin souvenez-vous des principes de base d’une bonne santé personnelle comme l’alimentation saine et la réduction du stress afin de maximiser le système immunitaire et l’état général de bonne santé.
Comment protéger mon partenaire du VPH si je l’ai? Toute relation intime et confiante repose sur la communication claire et ouverte entre les partenaires. Le fait d’informer votre partenaire que vous êtes infectée au VPH lui montre que vous avez sa santé à coeur et que vous respectez ses sentiments. Le fait de révéler peut accroître le lien émotif entre vous deux tout en éliminant les fausses croyances ou la fausse information.
Le préservatif peut réduire le risque de transmission tout en protégeant contre d’autres MTS, telles la chlamydiose génitale et la gonorrhée.
Est-ce que l’apparition du VPH est un signe d’infidélité? Il est important de savoir que des changements généraux dans l’état de santé peuvent faire en sorte qu’une infection latente peut passer à l’état actif. Un diagnostic récent de VPH ou de verrues génitales ne signifie pas qu’il y a eu infidélité – l’infection a pu se faire des années auparavant et n’est devenue active et décelable que plus tard. Les verrues génitales peuvent apparaître dans une période variant de quelques semaines à plusieurs années après le contact avec une personne infectée.
Combien de personnes au Canada ont le VPH ? Quelle est l’ampleur du problème? Pendant longtemps il n’y a pas eu d’étude sur l’étendue du VPH au Canada. Toutefois, des études de prévalence du VPH ont été menées récemment. Elles ont estimé la prévalence, toutes souches de VPH confondues (causant et ne causant pas le cancer), à 20 % à 33 % de la population féminine.
Pour les seules souches pouvant causer le cancer, le taux est de 11 % à 25 % de la population féminine. Un des groupes à risque éléve infecté par le VPH avait un taux de prévelance de 49 % du VPH qui cause le cancer
Il est important de rappeler que seulement une partie de ces femmes vont développer les signes avant-coureurs du cancer du col de l’utérus. On dispose de peu d’études sur la prévalence du VPH chez les hommes. Il faudra plus de recherche sur l’étendue du VPH au sein de la population canadienne, ainsi que des études sur la façon dont le virus affecte les hommes.
Y a-t-il lieu de s’inquiéter? Bien que le VPH apparaisse comme un nouveau virus, ce n’est pas le cas. De la centaine de souches de VPH identifiées, seules quelques-unes ont un lien avec le cancer du col de l’utérus. Bien se renseigner sur le VPH, limiter ses partenaires sexuels et avoir recours régulièrement au frottis cervical constituent les meilleures défenses contre le VPH.
Le fait d’avoir le VPH réduit-il mes chances d’avoir des enfants dans l’avenir? Le VPH n’affecte pas la capacité d’une femme d’avoir des enfants. Pour une femme qui a le type de VPH qui donne des verrues génitales, il est possible que ces verrues grossissent durant la grossesse en raison d’une hausse des niveaux d’hormones.
On a vu des cas où des femmes ont transmis le VPH au nouveau-né sous forme de papillome du larynx, ou bien des verrues dans la gorge, mais c’est très rare.
Que fait Santé Canada au sujet du VPH? Santé Canada participe activement aux initiatives suivantes pour arriver à mieux comprendre le VPH et assurer des soins de santé efficaces et efficients.
L’établissement d’un groupe de travail sur le VPH qui a pour mandat de produire et échanger de l’information sur le VPH au Canada et de coordonner les efforts de surveillance et de recherche sur le VPH.
La réalisation de recherches sur la prévalence du VPH au Canada et la mise au point des lignes directrices concernant sa prévention.
Des campagnes de sensibilisation du public afin d’augmenter le recours au frottis cervical dans le but d’augmenter la détection chez les femmes.
Que fait-on pour réduire le VPH ? En ce moment, la recherche pharmaceutique tente de mettre au point un vaccin contre le VPH. Bien qu’on note un certain progrès, on ne dispose pas à ce jour de vaccin pour la population en général.