L’asatru (qui signifie littéralement « loyauté aux Ases », en islandais) est une religion polythéiste basée sur la mythologie nordique qui comporte deux familles de dieux, les Ases et les Vanes (NDLA : qui devait avoir beaucoup d’humour…:)) ) Il s’agissait de la religion dominante en Europe non romaine avant la conversion des tribus germaniques et scandinaves au christianisme. Cette religion, endormie depuis le XIIe siècle, est en phase de réveil depuis le XIXe siècle…
Le nom d’asatru est apparu d’ailleurs à cette époque ; les pratiquants pré-chrétiens ne donnaient pas de nom à leur religion. On rencontre également cette religion sous le nom d’odinisme. Avec le temps, une nuance – hélas – raciste teinte le terme, et les croyants ouverts à l’intégration de toutes cultures et toutes races dans leurs rangs préfèrent le terme asatru. Les pratiquants de l’asatru sont parfois appelés des asatruer.
histoire de l’Asatru
La mythologie nordique plonge ses racines dans les religions indo-européennes. Cette particularité explique les points communs nombreux qu’on peut trouver entre cette religion et les religions grecque, slave ou celte. Par exemple : tout comme le christ, Odin a été crucifié sur un arbre, une lance planté dans le flan…
Cependant, une fusion avec des religions plus anciennes, lapones ou finlandaises, expliquerait nombre de ses particularités. Les informations qui sont arrivées jusqu’à nous sont assez rares et fragmentaires, et d’autant plus sujettes à caution qu’elles ont pour la plupart été rédigées par des chrétiens, pendant l’âge d’or de la culture islandaise (XIIe-XVe siècle). Cependant des poèmes comme l’ Hávamál, attribué à Odin sont importants pour comprendre les racines de la religion nordique. On peut trouver d’autres guides dans le folklore allemand ou nordique, toujours imprégnés de leur passé près de 8 siècles après la conversion du roi de Suède.
La foi astaru aujourd »hui
De nos jours, l’asatru est une religion reconstruite. Ce n’est pas une religion néo païenne au sens usuel, et la majorité des croyants rejettent cette étiquette. La pratique est basée sur les enregistrements historiques disponibles, leurs interprétations et leur extension. Les rites varient d’un groupe ou d’une « église » à l’autre, mais seulement dans leurs détails.
L’Ásatrú se propage grâce à un fort fond littéraire. Après avoir peu, voir pas eu, de pratiquants durant des siècles, l’asatru réapparut pour la première fois au cours du XIXe siècle sous l’impulsion du romantisme. Des groupes organisés apparurent en Allemagne au début du XXe siècle. Mais hélas plusieurs membres fondateurs du nazisme faisaient partis de la Société de Thulé, un groupe d’étude sur l’Antiquité germanique, bien qu’il semble que ce ne fut qu’un élément marginal qui ne se soit pas généralisé au parti entier.
La seconde renaissance de l’asatru débuta à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix. En 1973 le gouvernement islandais reconnaît l’asatru comme une religion d’État officielle, principalement grâce aux efforts de Sveinbjörn Beinteinsson. Dans le même temps, Else Christiansen débuta l’édition du journal « The Odinist » au Canada. Aux États-Unis, Steve McNallen, un officier de l’armée américaine, lança l’édition d’un journal intitulé « The Runestone » et créa the asatru free assembly renommée par la suite asatru Folk Assembly.
De nos jours, on peut trouver des fidèles asatruer à travers le monde entier, mais principalement en Scandinavie, en Europe de l’Ouest (il existe par exemple une église asatruer à Strasbourg), en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Il n’existe en revanche pas d’estimation fiable du nombre exact de fidèles.
Les »églises » Ásatrú sont en général en faveur d’organisation démocratique, inspirée des Things parlementaires des Vikings. Elles sont également en faveur de la libre expression des fidèles, restant ainsi fidèles aux sagas. Il n’existe aucune autorité centrale, et les groupes religieux sont en général de petites tailles et fractionnés. Les asatrus modernes se rencontrent souvent via internet, via par exemple des groupes de discussion tels que LeThing Francophone, pour organiser des rencontres et des cérémonies. Le dogme asatru
La plus grande majorité des pratiquants ne voient pas la mythologie comme une vérité littérale, mais comme une métaphore. Il n’existe pas de théologie ou d’orthodoxie de la religion asatruer, bien qu’il existe des écoles de pensées. Mais d’un point de vue général c’est la nature qui est adorée – relativement à sa représentation dans le Panthéon nordique – et même révérée dans la pratique. pour autant, l’asatru n’est pas une religion repoussant les innovations techniques.
La comparaison entre l’asatru et d’autres religions est assez délicate et consisterait plutôt à mettre en lumière leurs différences que leurs points communs. Dans la religion asatruer, les dieux ne sont pas les êtres omnipotents et infaillibles, ni même immortels et on ne les adore pas comme tel. Ils sont plus considérés comme des amis dont la sagesse et la puissance peuvent venir en aide à point nommé. De plus, et il est important de le souligner, les dieux du nord ne sortent pas tout en arme de la tête de leur géniteur, et ne restent pas immuables devant le passage du temps. Ils sont le produit de leur existence, comme on peut le voir en étudiant la vie de Loki, le dieu du feu ou mieux, celle de Freyr, le dieu de la vie.
Les hommes, créés par Odin et ses frères, sont très proches des dieux, par leur comportement et les relations hommes/dieux sont en quelque sorte familiales. Autrefois, il n’était pas rare qu’un scandinave punisse le dieu qui l’avait trahi en lui retirant (pour un temps) son adoration et ses offrandes. C’est d’ailleurs ce trait de caractère qui rendit l’implantation de la religion chrétienne si délicate dans ces contrées : au moindre revers, Jésus était mis au coin au profit des Ases et des Vanes.
La religion asatruer, depuis son origine, ne comporte aucune liste de comportements à proscrire et/ou pêchés, à la différence de la plupart des autres religions. La recherche d’un compromis entre la liberté et la responsabilité est en revanche un thème central dans la littérature légendaire, mystique et historique de cette religion, littérature que les membres des églises asatruer sont tenus d’étudier sérieusement. Certains comportements condamnés dans d’autres religions (comme la fierté) sont considérés comme des qualités, à condition qu’ils soient correctement exprimés. Il n’est jamais question de rédemption, de sauvegarde, ni même de perfection dans l’asatru, et la théorie de la vie après la mort est sans doute le reflet de la justice expéditive des temps anciens. De même, cette religion voit d’un assez mauvais œil le prosélytisme. Pour elle, le croyant doit venir de lui-même. Bien qu’elle descende d’une culture guerrière, l’asatru n’est pas une religion misogyne contrairement à beaucoup : Odin fit l’homme et la femme de deux branches distinctes, la déesse de l’amour est également une déesse guerrière et dans l’antiquité nordique, hommes et femmes pouvaient être appelés à se battre. Rites Le blót
Un blót est un rite asatruer qui honorent les dieux, généralement centré autour d’un dieu du panthéon. Ce rituel peut-être très formel, mais l’idée sous-jacente est plus proche de l’invitation d’un membre de la famille à sa table que d’une messe. Nourriture et boisson sont souvent offertes à cette occasion. La plupart seront consommées par les participants, et la partie destinée à la divinité sera versée au sol, comme offrande. La boisson traditionnelle à cette occasion est l’hydromel ou la bière.
Le Sumbel est un rite dans lequel une boisson est passée d’un membre à l’autre d’une assemblée réunie en cercle comme une forme d’eucharistie. À chaque passage de la boisson, les participants font une déclaration, un toast, ou un serment. Le toast honore un godi (mentor), un dieu ou un proche. La déclaration est en général une opportunité pour le participant de s’enorgueillir d’un succès. Le serment est en général la promesse d’accomplir une action dans un futur proche. Les participants sous serment sont liés par la promesse et sont tenus de la respecter.
Le Seydr (ou Seith ou sayth) : C’est un rite shamanique, réservé aux initiés permettant de prédire l’avenir ou de modifier le hamr, c’est-à-dire la nature de la forme physique, à la suite d’une transe. la foi asatru s’inscrit dans le contexte actuel de regain des anciens cultes naturel, au détriment des religions institutionnelles.