En général les produits biologiques sont plus cher, mais qu’est ce qui explique cette différence de prix.
En fait, le prix des matières premières biologiques est plus élevé que celui des ingrédients courant. Cela s’explique par le fait que la production de matières premières bio nécessite un coût de main d’œuvre plus important, une culture ou un élevage moins intensif et donc moins rentable, des coûts de collecte et de distribution plus importants.
Et pour la santé est-ce vraiment meilleur de consommer des produits biologiques ?
Le soucis c’est que les producteurs de matières premières biologiques ont un cahier des charges très strict à respecter mais ils n’ont pas une obligation de résultats.
En effet, les organisme vont donner la certification si toutes les étapes de productions sont conformes mais ils ne vont pas faire d’analyse pour voir si les végétaux ainsi obtenues renferment des taux de nitrate ou de pesticides moins élevés.
Ainsi, du fait que les producteurs ne soient pas tenue aux résultats, on peut tout à fait se retrouver avec une laitue biologique dans notre assiette dont le taux en nitrate est supérieur à celui d’une laitue provenant du circuit de production traditionnelle.
Comment expliquer cela? Tout simplement par le fait qu’un champ de laitues biologiques peut-être voisin avec un champ de laitues traditionnelles et ainsi être contaminé par les pesticides et les engrais utilisé pour ces dernières.
Ainsi, il serait peut-être souhaitable, pour une qualité plus encore grande des produits biologiques, d’imposer des « distances de sécurité » à respecter entre les champs biologiques et ceux traditionnelles.
Mais des études ont tout de même montré que les produits biologiques renfermaient, en général, des taux de minéraux et de vitamines plus élevés que les aliments traditionnels.
Au Québec, une étude a montré dernièrement que les fruits et légumes biologiques sont particulièrement riches en poly phénols, des composés naturels bénéfiques pour la santé humaine.
D’après Marie Josèphe Amiot-Carlin2, directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique de Marseille, 14 études ont comparé la teneur en poly phénols des fruits et légumes biologiques avec celle de produits issus de l’agriculture conventionnelle. Dix ont donné l’avantage aux produits biologiques.
Les végétaux biologiques produiraient plus de ces composés naturels parce qu’ils subissent plus de stress que ceux issus de l’agriculture conventionnelle. Ces derniers sont chimiquement protégés par des pesticides. Ils n’ont donc pas à produire autant de molécules protectrices contre les insectes ou les champignons. « Autre fait intéressant concernant les flavonoïdes, a souligné Mme Amiot-Carlin, c’est qu’ils sont responsables du goût des aliments. » Cela explique peut-être pourquoi certains affirment que les fruits et les légumes bio ont plus de saveur.
Mais est-ce qu’une teneur plus élevée en poly phénols peut augmenter l’effet santé d’un aliment? Marie Olsson, une chercheuse suédoise4, s’est posé la question. Au cours d’une étude in vitro, elle a comparé les effets d’extraits de fraises biologiques à ceux de fraises cultivées de façon conventionnelle sur des cellules cancéreuses du sein et du côlon.
Dans un premier temps, les analyses ont révélé que les fraises biologiques étaient nettement plus riches en vitamine C et en acide ellagique, l’un des poly phénols de ce fruit, que celles produites de façon conventionnelle. « En outre, les extraits des fruits bio ont inhibé de façon plus efficace la prolifération des cellules cancéreuses », a affirmé Mme Olsson.
Bien que préliminaires, ces données ouvrent de nouvelles avenues sur les effets santé spécifiques des fruits et des légumes biologiques.
À noter que d’autres facteurs peuvent influencer la teneur en poly phénols des végétaux. La variété de l’espèce est d’ailleurs l’un des facteurs les plus importants. Par exemple, les oignons rouges contiennent plus de quercétine, l’un de ces poly phénols, que les oignons blancs.